Kara était à Metropolis aujourd’hui, dans son appartement. Elle était en train de se préparer pour une vente de charité pour les bonnes œuvres. Il y aurait du beau monde ce soir. Des politiciens, des hommes d’affaires, des personnes venant des quatre coins du monde. Bref, du beau peuple. La demoiselle était en train de s’habiller. Elle revêtit une robe noire qui lui arrivait jusqu’à mi-cuisse. Oui, il fallait être présentable ce soir. Elle était installée devant sa glace, en train de vérifier si sa tenue était ajustée. Elle passa sa main dans ses cheveux détachés afin de les placer convenablement. Elle s’installa sur une chaise pour mettre ses chaussures à talon. Elle était prête à y aller à pied. La vente de charité se situa à quelques pas de chez elle.
 
Pourquoi Kara se rendait là-bas ? Et bien elle travaillait au gouvernement sous l’identité de Linda Lee, une jolie brune qui travaillait dans le service de sécurité et en collaboration avec le Président Lex Luthor. Elle observait ses moindres faits et gestes. Mais si elle ne s’était pas teint les cheveux aujourd’hui, c’était pour garder son identité de Kara Kent. Elle voulait observer certaines personnes influentes qui faisaient partie de l’entourage de Lex Luthor. Kara sortit donc de son appartement et se dirigea vers la vente de charité. Elle n’allait pas faire « tâche » dans le beau monde, car même s’il y avait des personnalités, il y avait également des personnes plus modestes et la jolie blonde faisait partie de ces personnes.
 
Kara arriva donc à la salle et entra à l’intérieur. Tout de suite, l’ambiance se faisait pesante. Il y avait déjà du beau monde. La demoiselle observait les alentours en essayant de repérer les personnes qu’elle voulait surveiller. Elle en repéra une, mais pas encore la deuxième. On lui proposa une coupe de champagne qu’elle accepta dans un sourire. Elle porta la coupe à ses lèvres pour se délecter du nectar français. Ses yeux se dirigeaient vers les différents invités présents dans la pièce. Elle marchait également en observant les différents objets exposés. Elle se faisait également parfois aborder par quelques richissimes machos.
 
Le regard de Kara se fixa sur une certaine personne. Il s’agissait d’Yves de Rochefort ! Que faisait-il ici ? Elle espérait ne plus jamais le recroiser. En effet, peu après être sortie de son vaisseau spatial, Yves de Rochefort avait capturé Kara et il l’avait soumise à des expériences au contact avec de la Kryptonite verte. Kara avait réussi à s’échapper malgré tout et depuis qu’elle travaille au Gouvernement, elle a eu l’occasion de lire différents dossiers sur cet homme. Il fallait bien avouer qu’il était très mystérieux, car il y avait beaucoup de part d’ombre chez lui, beaucoup d’éléments qui n’étaient pas cités. Bref, quelque chose de louche. Cependant, Kara avait pu faire sa petite enquête et voir que cet homme était lié à pas mal d’organisations souvent en lien avec les extra-terrestres.
 
La tension dans tous les membres de Kara était à son comble. Elle aurait bien voulu lui dire ses quatre vérités, mais elle ne pouvait le faire sans créer une émeute ou se faire arrêter. Yves était un homme influant, il avait surement de la sécurité autour de lui. D’ailleurs, Yves avait vu Kara et il savait surement à quoi s’attendre avec elle. La demoiselle resta en retrait car elle ne voulait pas créer d’histoire. Elle attendrait le bon moment pour l’aborder. Ou peut-être que c’est le Baron lui-même qui viendrait l’aborder, qui sait ?

Cet homme, ce baron… Kara ne l’appréciait pas du tout, elle ne le portait pas du tout à son cœur. Comment Kal’El pouvait parfois ressentir de la compassion, découvrir le bon côté des gens même si parfois, ce bon côté était si bien enfui ? Kara avait toujours eu du mal avec cela. Surtout pour des personnes comme Yves de Rochefort. Il n’avait pas hésité à torturer Kara avec de la Kryptonite verte pour lui soutirer des informations. Au départ, Kara avait du mal à comprendre ce qui lui arrivait, car ses pouvoirs étaient encore nouveaux pour elle. La Kryptonite faisait également partie des nouvelles choses qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de voir avant. Mais cette roche l’avait fait tellement souffrir. Elle avait senti plusieurs fois la vie la quitter, car la dose de Kryptonite était vraiment très grande.

C’est alors qu’Yves prit les devants en s’approchant de Kara avec une coupe de champagne. Elle aurait eu envie d’écraser cette coupe pour éliminer le centième de frustration qu’elle ressentait à ce moment-là. Cette frustration qu’elle pouvait ressentir en voyant son ravisseur devant elle alors qu’elle ne pouvait rien faire à part sourire et faire comme s’ils étaient de bons amis. Elle n’avait pas la patience de Kal’El non plus, elle était assez impulsive par moment même si elle avait appris à se calmer lorsqu’il le fallait. Quoi qu’il en soit, Yves de Rochefort salua Kara et lui dit qu’il était assez étonné de la voir ici même si les superhéros pouvaient tout à fait se rendre à ce genre d’endroit. Kara posa ses yeux bleus sur le Baron même si au fond, ses yeux étaient noirs.

Il posa ses yeux sur le joli bracelet qu’elle portait, un héritage de son passé, de Krypton. Ce bracelet, elle le perdrait pour rien au monde. C’était la seule chose qui lui restait de Krypton et elle y tenait autant qu’à son cousin. Certains diraient qu’il était dangereux d’exhiber un tel bracelet surtout avec le symbole de Superman ou de Supergirl dessus, mais personne n’y avait vraiment fait attention, sauf ceux qui s’y intéressaient vraiment. Kara cachait toujours le symbole vers elle. Le Baron semblait légèrement intéressé par cet objet, il se proposait même de l’acheter.

« Je peux vous assurer que vous risqueriez gros de vous en approcher trop près. »

Dit-elle d’un ton sec. Cette parole pouvait s’apparenter légèrement à une menace même si Kara laissait présager plutôt un avertissement. Quoi qu’il en soit, elle ne laisserait jamais cet objet aux mains d’un homme tel que le baron. Enfin, ce bracelet n’avait rien d’intéressant à part une certaine symbolique, rappelant des souvenirs. Elle possédait un autre objet, qui était plus dangereux par contre, mais qu’elle gardait précieusement caché. Il s’agissait de la bague de la légion qui lui avait permis de passer un certain temps au trente-et-unième siècle. Mais ça, elle préférait la laisser cacher, pas même Kal’El savait où elle était.

« Moi par contre, je m’étonne de vous voir ici. Peut-être que vous voulez redorer votre image… »

Kara posa à nouveau ses yeux sur le Baron en portant la coupe de champagne à ses lèvres. Elle s’était à nouveau exprimée d’un ton assez froid. Yves comprenait aisément qu’elle ne le portait pas vraiment à son cœur, il fallait bien l’avouer. Après tout, après ce qui lui avait fait subir, il n’allait surement pas gagner une place dans son cœur.

Comment pouvait-elle oublier cette première rencontre ? Un choc pour la Kryptonienne car peu de temps après s’être échappée de son vaisseau, elle s’était fait enfermer dans une espèce de prison en Kryptonite pour être le sujet de plusieurs expériences. Donc non, elle n’était pas forcément rancunière, mais comment pouvait-elle ignorer cela ? Passer l’éponge sur ce qu’il s’était passé ? C’était tout à fait impossible, surtout pour Kara. Elle ne pardonnait pas facilement, en tout cas moins facilement que son cousin, Kal’El. Voulait-elle tuer Yves de Rochefort ? Il ne fallait pas se leurrer en disant que cette pensée avait déjà traversé l’esprit de la Kryptonienne. Elle ne disait rien, ne voulant pas répondre à cette accusation.

Le Baron disait à Kara ce qu’elle aurait pu faire si la situation avait été inversée, si Yves de Rochefort possédait des pouvoirs et qu’il était venu rendre une petite visite sur Krypton. Kara avait les yeux bleus posés sur cet homme qui tentait de démontrer que son acte était tout à fait légitime et tout à fait normal pour la survie de l’humanité. Mais devait-il en tout point torturer une jeune femme ? Car oui, même si Kara était Kryptonienne, il s’agissait d’une jeune femme avant tout et elle avait des droits. Elle ressemblait plus à une jolie humaine qu’à une extra-terrestre, mais elle possédait des capacités qui faisaient peur, c’était certain.

« Cela justifiait le fait de me torturer ? »

Yves de Rochefort s’éloigna quelques instants, car il voulait montrer quelque chose à Kara qui allait la faire réfléchir. Il revint quelques minutes après et un serveur commença à se mettre par terre et à insulter l’assemblée. Kara s’était demandé ce qu’il se passait, mais le Baron expliqua qu’il avait payé cet homme pour qu’il fasse ce petit numéro devant les yeux de la blonde. Pour lui l’humain ne serait jamais influencé par les héros ou les vilains. L’humain semblait cupide de nature et jamais il ne changerait. La preuve en était là visiblement. Kara posa à nouveau ses yeux sur Yves et esquissa un léger sourire.

« Et vous, vous tenez les ficelles pas vrai ? Puisque vous avez l’argent, on ne peut rien vous refuser. »

Kara entrait un peu dans le jeu du Baron en considérant ce qu’il venait de dire et de le juger d’abuser de son pouvoir pour influencer autrui, car oui, il possédait le pouvoir le plus puissant de cette chère planète Terre : l’argent. Il disait également qu’il arriverait sans problèmes à prendre possession de ce bracelet que portait Kara Kent au poignet droit. Yves de Rochefort était vraiment intrigué par cet artefact qui, pourtant, n’avait rien de particulier aux yeux de la plupart, mais pas à ses yeux et encore moins aux yeux de Kara. Elle appréciait ce bracelet et s’en séparerait pour rien au monde. Alors qu’une musique commençait, le Baron proposait à la Kryptonienne de danser tout en ayant sa main proche de son bracelet. Kara prit le poignet du baron en le pliant légèrement, sans le blesser. Juste une petite mise en garde.

« Vous avez l’habitude que l’on accepte tout pour voir, ça doit être frustrant qu’une jeune femme s’oppose à vos caprices, non ? »

Kara fit un léger sourire en relâchant le poignet du Baron. Elle n’avait pas forcément envie de danser avec lui, mais ça serait surement une occasion de discuter à nouveau avec lui. Elle accepta donc l’invitation tout en observant les moindres faits et gestes de ce dernier.

« Vous n’obtiendrez jamais ce bracelet, il faudra vous en trouver un autre. »

Ils étaient sur la piste de danse désormais.